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Morgère : les panneaux ont la cote

Malgré la crise du covid-19, Morgère a repris toutes ses activités depuis plusieurs semaines. Et le travail ne manque pas.

D’après son directeur Michel Dagorn, l’entreprise est en sous-effectif et cherche activement à recruter pour ses sites de Saint-Malo et de Saint-Brieuc.

« Nous avons mis en place des protocoles sanitaires au sein de l’entreprise, des horaires décalés, la désinfection systématique des outils et des locaux… autant de mesures nécessaires qui impactent légèrement notre productivité mais nous sommes pleinement opérationnels. Du boulot il y en a et on a besoin de techniciens soudeurs et chaudronniers, » précise-t-il.

« Nous répondons à des commandes d’avant le confinement mais, avec la reprise de la pêche et des activités de nos clients, nous retrouvons un régime normal et enregistrons des commandes tant pour d’anciens modèles que nos nouveaux panneaux Exocet et Osprey.»

Le nouvel Exocet a été redessiné par François Charrayre, directeur R&D de Morgère, avec de nouveaux volets qui permettent de gagner en puissance d’écartement tout en réduisant la taille des panneaux pour consommer moins de gasoil. Avec son profil en V, trois volets et une conception en tôle Hardox®, l’Exocet est un panneau démersal à la fois très performant et très polyvalent.

« L’Osprey est un panneau complètement différent, conçu tout en hauteur. On travaille de tous petits angles d’attaque, inférieurs à 30 degrés, avec moins de résistance. Cela permet de diminuer les besoins de puissance de traction et d’économiser de 7 à 10 % de gasoil.  Cela génère aussi moins de pollution et améliore le bilan carbone des chalutiers. Moins de longueur de semelle cela signifie aussi moins d’usure, ce qui dans le temps rend ces panneaux beaucoup plus économiques que les anciennes générations, » affirme Michel Dagorn.

OSPREY Morgere

Endeavour IV utilise les panneaux Morgère depuis de nombreuses années - et traîne maintenant une paire d’Osprey.

Il ajoute que ces deux nouveaux modèles, lancés l’année dernière, prennent peu à peu leur place sur le marché.

« Comme l’ensemble de nos produits, ils sont adaptés à tous types de chalutiers, » souligne-t-il.

« Au salon Itechmer l’année dernière, ils ont suscité l’intérêt de nombreux pêcheurs du sud de la France. Tous ont réalisé des économies de gasoil substantielles, constaté que les moteurs forçaient moins et un impact positif sur les volumes capturés.

Nous estimons pouvoir convaincre 20 à 30 % de nos clients à passer à ce type de panneaux d’ici trois ans, tant en France qu’à l’export où nous réalisons près de la moitié de notre chiffre d’affaires. »

Il indique que selon les zones de pêche, on est amené à changer les panneaux tous les ans comme en Islande ou tous les 10 ans comme en Méditerranée.

« Ce qui compte, c’est d’être à la pointe de la technologie. Aujourd’hui les pêcheurs attendent plus d’efficacité et de polyvalence pour répondre aux enjeux écologiques et économiques du secteur. Nous cherchons toujours à leur offrir ce qu’il y a de meilleur, » assure-t-il.

A l’origine forge marine fondée en 1902 par Louis-Alexandre Morgère, la société est restée dans le giron familial jusqu’à son rachat en 2008 par le groupe familial Gagneraud et est aujourd’hui dirigée par Michel Dagorn. En plus des panneaux de chaluts, Morgère fournit des clumps, des aéroplanes et divers équipements pour la pêche et a développé son activité de réparation navale.

« Nous sommes présents au port du Légué à Saint-Brieuc où nous avons développé depuis trois ans une activité essentiellement axée sur la réparation navale de tous types de navires. Nous y avons 250 m2 d’ateliers et réalisons des travaux d’entretien et de réparation pour les navires de pêche et à passagers ainsi que les travaux sur les panneaux de chalut. L’activité monte en puissance au Légué encouragée par les services du port qui facilitent l’accès aux navires et souhaitent y développer la réparation navale, » explique-t-il, précisant que ces services d’entretien et de réparation représentent environ 25% du chiffre d’affaires de la société.

La suite de notre article dans le numéro de juin du magazine Hook and Net


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