UN NOUVEAU CAP DANS L’EXPLORATION HUMAINE DES OCÉANS
Ghislain Bardout, initiateur et directeur des expéditions Under The Pole rêvait enfant d’intégrer l’équipe Cousteau. Il pensait être né trop tard jusqu’à ce qu’il découvre les nouvelles possibilités qui s’offraient à lui avec les technologies actuelles : des scaphandres à circuit fermé, les recycleurs.
Les recycleurs alliés aux propulseurs permettent aujourd’hui de repousser les limites de l’exploration en plongeant plus profond et plus longtemps. Après avoir validé durant deux années ces techniques en région polaire, et réalisé deux premières mondiales (première plongée à plus de 100 m en région polaire et première plongée à plus de 100 m sous la banquise), il décide de mettre à profit l’expérience d’Under The Pole dans la recherche scientifique pour permettre l’étude de ces zones méconnues.
UNE ÉTUDE SUR LA ZONE MÉSOPHOTIQUE
En 2016 est lancé un appel à projets dans les laboratoires de recherche et universités du monde entier. L’objectif est de sélectionner des projets dans lesquels le savoir-faire unique des plongeurs d’Under The Pole fera la différence. Trois programmes se démarquent par leur originalité et leur cohérence : tous ont en commun la zone de travail dite mésophotique – située à une profondeur moyennement éclairée entre la surface et les grands fonds - et les besoins logistiques qui en découlent. La goélette d’exploration WHY, spécialement préparée pour la plongée profonde et les espaces reculés, est idéale pour la réalisation de ces études qui se dérouleront en Arctique, dans le Pacifique et en Antarctique.
DES PROGRAMMES SUR LA BIOFLUORESCENCE, LES CORAUX PROFONDS ET LES REQUINS
L’été 2017 sera consacré à l’étude de la biofluorecence et la bioluminescence en Arctique, du Groenland jusqu’en Alaska, sous la direction du chercheur Marcel Koken (CNRS). Ensemble, les plongeurs et le scientifique tenteront de répondre à plusieurs questions : comment ces organismes fabriquent-ils de la lumière ou changent-ils la couleur de la lumière environnante ? Dans un monde où la lumière du soleil est absente ou très faible pendant plus de la moitié de l’année, y-a- t’il quand même des animaux bioluminescents ? Et si oui à quoi cela peut-il bien leur servir ?
Après avoir franchi le mythique passage du Nord- Ouest, la goélette traversera le Pacifique jusqu’en Polynésie Française où elle restera 15 mois pour conduire trois programmes majeurs. Outre-mer, le WHY deviendra une base logistique du CRIOBE (Centre de Recherche Insulaire et Observatoire de l’Environnement) et de l’équipe internationale constituée par Laetitia Hédouin pour étudier les coraux profonds (MCE – Mesophotic Coral Ecosystems). En effet, un rapport édité par l’UNEP* affirme que les coraux de faible profondeur sont seulement « la pointe de l’iceberg, alors même que les récifs profonds abriteraient une biodiversité unique et qui se serait adaptée à des conditions drastiques ». Cette campagne sur les coraux profonds sera déployée dans les cinq archipels de la Polynésie Française.
Eric Clua, spécialiste des requins au CRIOBE, embarquera ensuite pour une étude comportementale des grands requins marteaux et des requins bouledogues, espèces ayant comme caractéristiques communes la profondeur importante à laquelle elles vivent et la difficulté à les approcher.
Les programmes, toujours dans la zone profonde, réalisés en Antarctique en 2019-2020 seront précisés courant 2017.
PROGRAMME « CAPSULE »
Toujours dans une démarche d’innovation des techniques de plongée et d’étude sur la physiologie des plongeurs, Ghislain Bardout et son équipe développeront l’hiver prochain une « capsule » de vie à saturation qui sera testée en eaux chaudes, durant l’étape Polynésienne. La saturation est l’équilibre que le plongeur atteint après un certain temps de séjour en immersion. A partir de ce moment, le plongeur peut rester indéfiniment à cette profondeur sans augmenter le temps nécessaire au retour en surface. Jusqu’ici, c’est une technique utilisée exclusivement dans la plongée industrielle sur les plateformes pétrolières ou gazières mais qui, appliquée de manière plus légère, pourrait révolutionner les études scientifiques du milieu sous-marin, en particulier profond.
DES DÉCIDEURS POLITIQUES AUX ENFANTS DE MATERNELLES, UNE MISSION : SENSIBILISER
Under The Pole a pour vocation d’émerveiller le plus grand nombre et d’éveiller aux beautés cachées de notre planète afin que naisse l’envie de les préserver. Ces programmes, au delà des questions scientifiques nouvelles qu’ils abordent, pourraient être des moteurs pour la création d’Aires Marines Protégées. Les documentaires, expositions et livres font partie de ce travail de partage tout comme le partenariat mis en place avec le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Les enseignants et les élèves pourront suivre l’expédition à travers différentes thématiques qui s’appuieront sur les recherches menées à bord, et auront deux ambassadeurs spéciaux : Robin, cinq ans et Tom, un an, les deux enfants du couple Bardout, embarqués pendant la totalité de l’expédition.
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Source : Under The Pole