Sea to sea : « Avec une troisième édition d’Euromaritime et d’Eurowaterways, pouvons-nous dire que c’est un rendez-vous désormais bien ancré en Europe ?
Philippe Fourrier : Non, pas encore. Nous en reparlerons après une dizaine d’éditions… Les entrées mises à part, Euromaritime et surtout Eurowaterways ont encore un bout de chemin à faire avant de prétendre à un ancrage européen. Le rendez-vous est bien identifié par les acteurs français, mais notre marge de progression est clairement européenne et c’est là que nous devons porter nos efforts.
STS : Quelles sont vos attentes pour cette édition 2016 et les actions que vous menez pour y répondre ?
PF : Elles sont de plusieurs ordres. D’abord nous souhaitons développer de nouveaux pavillons européens. Les prises de décision des donneurs d’ordre sont de plus en plus tardives, mais nous devrions pouvoir confirmer prochainement l’ouverture d’un ou deux pavillons supplémentaires. En 2015, nous avons avions 30 à 35 % d’exposants hors France. Nous espérons franchir les 40% en 2017. Du côté de l’offre nous avons déjà connu une forte progression passant de 180 à 300 exposants la deuxième édition. Je ne suis pas contre un petit pallier en 2017… L’effort, nous souhaitons le faire porter aussi sur le visitorat. Nous avons besoin d’accroître une fréquentation restée stable avec 5 000 visiteurs professionnels lors des précédentes éditions. Une stabilité dont nous ne nous satisfaisons pas. Pour progresser nous avons déployé une série d’actions en direction de nos partenaires européens, institutionnels et professionnels. Nous comptons avec le soutien renouvelé des principales fédérations européennes. Ces « patrons » communiquent auprès de leurs adhérents sur les salons Euromaritime et Eurowaterways. Nous avons de nouveau la visite annoncée d’un commissaire européen. A destination de tous les décideurs et vers le monde professionnel, nous avons mis en place un dispositif de communication et marketing renforcé en Europe, avec l’utilisation des nouveaux outil web et par notre présence à d’autres évènements des mondes maritime et fluvial.
STS : quels sont les nouveaux services proposés aux professionnels ?
PF : Quelque chose de nouveau qui va dans le sens d’une amélioration du service à nos exposants, est le programme « Key Buyers ». Nous proposons à nos exposants de nous donner une liste de 10 entreprises en Europe qu’ils souhaiteraient voir au salon. Nous ne demandons ni fichiers, ni contacts ; c’est notre équipe qui, elle, va chercher les bons interlocuteurs, les dirigeants, les acheteurs, les décideurs… que nous allons inviter au salon et à qui nous réserverons un accueil privilégié. Nous comptons beaucoup sur ce programme qui a séduit l’ensemble de nos exposants, pour faire progresser notre visitorat tant quantitativement que qualitativement.
STS : Les exposants seront donc au rendez-vous ?
PF : Nous sommes sur un très bon taux de renouvellement qui confirme ce qui était annoncé lors du bilan de l’édition 2015 avec plus de 80% des exposants ayant exprimé le souhait d’être présents en 2017. Nous avons aussi de bons résultats sur notre travail de conquête, réalisé brillamment par notre équipe commerciale dirigée par Sabrina Jonas. Nous n’avons pas d’inquiétude sur la partie exposition, nous savons que nos efforts doivent se poursuivre sur le visitorat et nous y travaillons.
STS : plusieurs salons maritimes auront lieu en 2017 en France, comment voyez-vous cette concurrence ?
PF : Je ne suis pas opposé à la concurrence. Si un exposant choisit un salon plutôt qu’un autre, c’est qu’il lui offre le meilleur service. Dans ce cas, c’est le meilleur qui gagne…Notre positionnement « cluster », transversal, fait d’Euromaritime un salon unique de l’économie maritime… Le salon de la pêche de Lorient, Itechmer existait avant Euromaritime. Nous n’avons pas la prétention d’être un salon de la pêche et ne sommes pas du tout en concurrence avec ce salon spécialisé. C’est peut-être différent avec le nouveau salon Navexpo. Mais il s’agît d’un salon à flot, qui plus est un salon en région qui cherche son modèle économique. Je le vois beaucoup plus en concurrence avec le salon de Southampton. L’avenir nous le dira. Pour Euromaritime qui a lieu à Paris, l’avenir est européen. »