Sea to sea : Pourquoi David Sussmann a-t-il fondé Pure Ocean ?
Christian Bleuzen : David Sussmann est un entrepreneur de Marseille de 51 ans et père de quatre enfants. Il y a quelques années au Canada, Il a vu un Inuit pleurer en découvrant de l’herbe, là où il avait toujours vu de la neige ou de la glace. Le réchauffement climatique et la destruction du milieu naturel terrestre et marin est une réalité que l’on constate tous les jours. Passionné depuis toujours par les océans, il a alors pris conscience de ces enjeux environnementaux et eu envie d’être acteur et de mobiliser chercheurs, experts de l’Océan, entrepreneurs et acteurs de la filière mer autour de la protection des océans. C’est ainsi qu’est né Pure Ocean.
Quels types de projets soutien la fondation ?
Les progrès de la technologie et de la science participative ouvrent un champ immense pour mieux comprendre les écosystèmes fragiles afin de les protéger. Pure Ocean soutient des projets à la pointe de l’innovation technologique, sociale et écologique qui contribuent à la connaissance et à la protection des écosystèmes marins fragiles et de la biodiversité. Chaque année, un comité scientifique1 étudie et sélectionne en toute indépendance les projets sur 4 critères : co-construction, engagement, innovation et impact. Le dernier appel à projets international s’est clôturé le 31 octobre 2021. Dix projets sont financés à ce jour. Par exemples, AMTI sur l’aquaculture durable ; Floating Reef, une bouée biomimétique qui sert d’habitat aux poissons tout en préservant les herbiers ou encore Spo Plastic une éponge de mer qui dégrade le microplastique.
Pourquoi s’implanter à Lorient ?
C’est la ville aux 6 ports, tournée vers la mer avec la Course au Large, la Cité de la Voile... Des ambassadeurs s’engagent auprès de la fondation qui promeut également des courses et défis sportifs pour sensibiliser le public. Les Race for Pure Ocean, en solitaire ou en équipage, sont sélectionnées pour attirer un maximum d’attention sur les écosystèmes marins menacés et l’importance de les protéger.
Quelle est votre mission au sein de la fondation ?
J’ai fait toute ma carrière au CréditMutuel Arkéa et intégré Pure Ocean dans le cadre d’un mécénat de compétences, il y a quelques mois. Outre la sensibilisation du public, l’objectif est de développer le mécénat breton. En France, 13% des entreprises font des dons pour l'environnement, ce qui représente seulement 7% en montant soit 2 à 3 % pour l'océan.
Quelles sont les ambitions de l'ONG pour les prochaines années ?
Financer davantage de projets, développer la fondation à l’international et amplifier le mouvement de la Goutte Bleue qui permet de fédérer les salariés des entreprises à l’environnement. En Bretagne la mer et la terre se confondent, c’est presque une île ! Les bretons ont un lien sacré avec la mer. Les océans sont dans un état critique avec le réchauffement climatique, l’acidification, la surpêche, la pollution... La prise de conscience démarre mais est lente. Le public au sens large doit comprendre les enjeux de la protection des océans, régulateurs du climat. Ils représentent 93% de la biosphère, captent plus de 25% du CO2 et produisent 50% de l’oxygène que nous respirons...
Comment pouvons-nous vous aider ?
En donnant de la visibilité à la fondation, en sensibilisant le public à la cause des océans et en organisant des évènements pour collecter des fonds permettant de financer des projets scientifiques. En 2021 la Goutte Bleue a reçu le prix Janus du Design civique #LaGoutteBleue.
1 Françoise Gaill, directrice de recherche émérite du CNRS ; Gilles Boeuf, professeur à l’université Pierre et Marie Curie ; Abdelmalek Faraj, directeur de l’INRH au Maroc ; Kartik Shanker professeur à l’Indian Institute of Sciences ; Anna Zivian chercheuse principale chez Ocean Conservancy.
Christian Bleuzen, chargé de mission du Fond Pure Ocean
Crédit photos : ©pure ocean