Jean-Yves Perrot, PDG d’Ifremer ne masquait pas sa fierté devant le bassin rénové, rendant un hommage appuyé aux « ifrémériens » de Lorient, en particulier à Pascal Larnaud, directeur du laboratoire de technologie halieute (LTH) : ici à Lorient, premier port langoustinier, fort de ses de 200 pêcheurs, c’est l’avenir de la filière qui se joue « sur fond de résilience ».
La station Ifremer de Lorient, dirigée par Gérad Bavouzet accueille une quarantaine de chercheurs, techniciens, observateurs et administratifs qui travaillent exclusivement dans le domaine la pêche. : les recherches et les travaux pour un développement durable de la pêche portent sur économies de carburant liées aux engins de pêche, la sélectivité et la gestion de la ressource, la formation et le transfert de technologies. Ce pole halieutique héberge aussi l’Aglia et le Comité Consultatif Régional Sud.
« Le bassin résume la vocation industrielle et commerciale d’Ifremer. Les ifrémériens créent de la valeur scientifique, économique et démocratique » précise Jean-Yves Perrot qui se félicite en outre que le bassin rénové n’ait rien couté à Ifremer. Les 1.08 millions d’euros nécessaires ont été intégralement financés par les collectivités territoriales (Cap L’Orient, CG 56 et Région) dont 80% par la Région Bretagne.
Pour Norbert Métairie, Président de Cap L’Orient, ce bassin est un «encouragement à poursuivre pour la communauté halieute du port de Lorient. La filière qui s’organise pour une pêche durable et responsable est portée par l’innovation et la recherche. C’est une démarche collective de tous les acteurs sur un port apaisé ». « Nous avons besoin d’une expertise claire, scientifique et impartiale qui donne du poids à ce que nous défendons notamment à Bruxelles ».
Rejoignant les « louanges » de Norbert Métairie, Isabelle Thomas, vice-présidente de la Région Bretagne en charge de la mer et de la protection du littoral l’affirme : cet outil devient « le symbole ce que nous voulons pour la pêche en Bretagne ». Dans le cadre de la Politique Commune des Pêches, nous devons « démontrer, proposer, sortir de l’ignorance…. Nous avons besoin des scientifiques et des techniciens » précise t-elle, notamment pour des résolutions telles que le Zéro rejet qui implique un traitement du poisson à quai dans des conditions de travail inadaptées, ou encore sur le RMD (Rendement Maximal Durable) pour les pêcheries, rappelant qu’ « à peine 60% des stocks sont évalués ». « Il faut sortir de cette vision obscurantiste de la pêche » conclut-elle.
La station Ifremer de Lorient :
Implantée à Lorient depuis 1973
40 salariés dont 15 chercheurs et ingénieurs, 13 techniciens
1 unité de recherche
1 bassin d’essais : bassin à circulation d’eau douce en circuit fermé de 24.5 m de long, 7,5m de large et 3,3 m de haut. Vitesse du fluide variant de 0,1 à 1,1 m/s.
2 laboratoires de recherche (biologie halieutique et technologie halieutique)
2 équipements d’observation sous-marine : Eroc (Engin Remorqué d’Observation des Chaluts) et Vecoc (Vidéo Embarquée de contrôle et d’Observation des Chaluts)
1 bibliothèque scientifique
Travaux :
Economies de carburant liées aux engins de pêche : ex. projet OPTIPECHE
Diminution de l’impact des engins de pêche sur les habitats benthiques : ex. OPTIPECHE, ITIS-SQUAL
Sélectivité : l’ifremer teste avec les professionnels des dispositifs sélectifs (mailles carrées pour le merlu, grille sélective à langoutines…)