Bon pour les marins et pour la planète !
Le nouveau fileyeur/palangrier de 21m de long et 7m de large aura une coque acier et des superstructures en aluminium. La cale, d’une capacité 30 m3, pourra accueillir 500 caisses de 25 kilos. Le navire sera équipé d’un moteur de propulsion IMO TIER III de 400kW, ce qui permet une réduction de l’empreinte environnementale du navire. Une attention particulière sera donnée au confort et à la sécurité de l’équipage ainsi qu’à l’accessibilité, la manœuvrabilité, l’intégration des équipements et des systèmes pour faciliter la maintenance.
Ce nouveau projet, qui résulte d’une collaboration étroite entre l’ACAV et PIRIOU INGENIERIE a aussi « été pensé, dès sa conception, en collaboration étroite avec le patron qui l’exploitera, » souligne Manu Hubé, président de l’ACAV. Une philosophie mise en œuvre par l’armement coopératif pour toutes les constructions neuves qu’il a suivi ces dernières années. « Ce sont les patrons et les marins qui sont en mer et prennent les navires en main. Ils ont l’expérience pour les faire évoluer. Un navire, résume-t-il, c’est l’aboutissement d’une réflexion collective entre l’investisseur, les marins, le chantier et les professionnels en qui nous plaçons toute notre confiance. »
Il s’agit du premier navire neuf d’Adrien Delavaud qui exploite actuellement La Fille du Suet, un fileyeur de 22,40m entré en activité en 1993, dernier d’une série de trois sister-ships également construits par le chantier concarnois. « J’ai toujours navigué à bord de bateaux PIRIOU… Ils sont marins, robustes avec de bonnes carènes et je suis très content de pouvoir construire un bateau neuf avec le chantier qui sait s’adapter à nos métiers. »
« Aujourd’hui, explique-t-il, je souhaite optimiser le confort et la sécurité, tant sur le pont de travail que pour la vie à bord. La propulsion va aussi nous permettre de réduire la consommation et sera moins polluante. » Les 8 hommes d’équipage, 7 en mer et 1 à terre, font des marées de 10 jours, avec des rotations. Ils ciblent principalement le merlu, la sole pendant 3 à 4 mois de l’année et la seiche, dans le Golfe de Gascogne et devraient également disposer d’une licence pour pêcher le thon à la palangre.
Renouveler et diversifier
« L’armement continue la diversification de sa flotte de pêche, engagée depuis 1967, en se positionnant sur les métiers des arts dormants et trainants. L’ACAV vise ainsi une exploitation artisanale, durable et maitrisée de la ressource, objectif partagé par les marins de l’armement et le groupe PIRIOU, » a déclaré le président de l’ACAV, le jour de la signature.
Pour Vincent Faujour, président du Groupe PIRIOU, « cette nouvelle commande confirme notre positionnement sur le marché de la pêche artisanale, un secteur d’activité qui constitue l’ADN de notre Groupe. Nous sommes toujours compétitifs sur ce type de navire, et acteur du renouvellement de la flotte de ce secteur. Avec onze navires - chalutiers ou fileyeurs - déjà construits par PIRIOU pour le compte de l’armateur vendéen, nous sommes fiers de participer à l’évolution de la flotte de ce client historique une nouvelle fois. »
L’ACAV est le plus ancien armement coopératif du littoral, créé par des patrons armateurs voulant se regrouper pour acheter ou construire des navires. L’ACAV cherche à diversifier sa flotte avec des navires récents, performants et pratiquant tous les métiers. Il a 80 navires en gestion sur Les Sables d’Olonne et l’Ile d’Yeu et 11 navires en copropriété, auxquels viendra s’ajouter le nouveau fileyeur en 2022.
Adrien Delavaud
Un avenir et une passion à transmettre
Ce qui frappe d’abord chez Adrien Delavaud, comme chez tous les patrons de l’ACAV, c’est cette envie de transmettre et d’aller de l’avant. L’armement coopératif est une grande famille dont tous les membres s’entraident et grandissent ensemble.
A 39 ans, ce pur « islais », petit-fils de marins-pêcheurs, entend ainsi aller jusqu’au bout de sa carrière avec un navire performant au confort et à la sécurité optimisés. Un navire aussi plus respectueux de l’environnement, à bord duquel il transmettra à son tour l’amour du métier, qu’il a appris depuis le plus jeune âge.
Adrien est tombé dans la barque tout petit, avec ses deux grands-pères. Déjà au collège il faisait des marées d’été. Sa première marée, à l'âge de 11 ans, il l’a passée au fond de sa bannette sur le Béryx, un chalutier lui aussi construit par Piriou. Mais il a fini par rejoindre l’école des pêches de l’île d’Yeu, encouragé par Pascal Burgaud avec qui il a embarqué à 16 ans sur La Littorine, un fileyeur de 18m.
« C’est Pascal qui m’a tout appris, affirme Adrien, avec un profond respect. Le mal au ventre je l’ai eu quelques années, mais grâce à ses encouragements, j’ai passé mon brevet de matelot. Il m’a formé et m’a poussé jusqu’au capacitaire. Et il m’a fait confiance ! En 2007, je suis passé second capitaine du Calebarian, dont j’ai été ensuite le patron jusqu’à l’acquisition de La Fille du Suet en 2013. Sans Pascal et sa femme qui m’ont poussé à ce premier achat et sans le soutien de l’ACAV, je n’en serai pas là. Aujourd’hui c’est à mon tour de donner le change. »
Papa et beau-papa de deux filles âgées de 6 et 14 ans, dont la plus grande doit quitter pour la première fois le nid d’Yeu pour se rendre au lycée sur le continent et aucune ne rêvant d’océan, c’est à ses apprentis qu’Adrien transmet son savoir et son expérience. Son équipage, qui compte déjà un jeune matelot fraichement diplômé et un apprenti en formation sur l’île, devrait bientôt être rejoint par un second apprenti, originaire de Paris... Quand on a la passion, l’horizon n’a pas de limite !
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