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Le port de pêche de Lorient-Keroman garde le cap et prépare l’avenir

Dans un contexte global de baisse d’apports pour l’ensemble de la filière sur le littoral Atlantique, Lorient tire son épingle du jeu grâce à une bonne valorisation du poisson et des prix en hausse.

Une force qu’elle tient de la diversité des sources d’approvisionnement qui alimentent la place de marché. Le port de Lorient - ou pourrions-nous dire les ports de Lorient - reste attractif.  Les vœux communs à la SEM Lorient-Keroman, qui gère et exploite le port de pêche et les moyens de carénage, à la CCI du Morbihan qui exploite le port de commerce et à la Sellor, pour le port de Lorient La Base, témoignent de la volonté de bâtir un avenir commun dans une logique de Port Center.

Première criée de France

Lorient est en tête des criées avec 20 271 tonnes et 72, 3 millions d’euros de chiffre d’affaires pour la première mise en marché. Côté palmarès le port a réalisé 22 273 tonnes d’apports locaux et extérieurs pour un chiffre d’affaires global de 77, 3 millions d’euros. Boulogne est premier avec 31 500 tonnes et 80 millions d’euros, Le Guilvinec garde la troisième place.

Malgré une baisse globale de 30%, due au manque de sardine débarquée dans d’autres ports, la côtière progresse de 200 tonnes à Lorient pour toutes les autres espèces. La pêche au large accuse une baisse importante de près de 10%.  En cause, la raréfaction du lieu noir (-44,71%). Une baisse en partie compensée par les apports de la cellule commerciale (+ 15,89%) qui occupe le terrain et fidélise ses clients traditionnels d’Ecosse, d’Irlande et d’Espagne.

En détail :

Côtière 4 799 tonnes (4 643 hors sardines et anchois)

Pêche au large 9 878 tonnes

Commercial 5 593 tonnes

Débarquements extérieurs 2 202 tonnes

Top 3 : Lingue franche (3 527 t.) ; merlu (2 633 t. ) ; baudroie (2 304 t.) – Lorient reste le premier port de débarquement de langoustine avec 580 t.

La réparation navale à l’étal

Malgré un léger fléchissement, le niveau d’activité reste élevé sur l’aire de réparation navale avec un peu moins de navires de pêche mais davantage de vedettes à passagers, de bateaux de travail et quelques unités de course au large. Au total il y a eu 619 mouvements de navires et 6 497 jours de stationnement en 2019.

Le quai d’armement a fait le plein et la SEM Lorient-Keroman se félicite du taut d’occupation du quai des TCD sur la rive gauche du Scorff, désormais bien intégré par les armateurs :  « 1 500 jours d’occupation en 2019,  parti de rien en 2016 ! » précise Benoît Jaffré, le directeur général.

Des investissements raisonnés

Compte tenu des incertitudes liées au Brexit, certains projets d’installation sur le domaine portuaire ont été gelés. On notera tout de même en 2019 l’inauguration du nouveau local des AML sur l’aire de réparation navale, l’arrivée de Sogelmer sur le pôle halieutique et l’installation d’Acteo distribution à l’entrée du port. L’îlot S à la pointe de Keroman est occupé par les voiliers Imoca.

Plus de 12 millions d’euros d’investissement en 2020

Les collectivités vont investir près de 12 millions d’euros en 2020.  8 millions pour le syndicat mixte Lorient-Keroman qui associe la Région Bretagne (60%) et Lorient-Agglomération (40%) ; 540 000 euros pour l’extension de l’aire de réparation navale et 1,2 millions d'euros  pour la réfection des cathédrales par la Région Bretagne et 3 millions par la SEM Lorient-Keroman.

Les 14 box de pêcheurs sur l’îlot S, d’une surface de 50 à 60 m2 chacun, seront démolis et remplacés par de nouveaux box plus fonctionnels et esthétiques, avec une possibilité d’extension ultérieure. Ils seront réaffectés au stockage de matériel des pêcheurs provisoirement relogés. Tout le quartier va faire peau neuve et accueillera bientôt un nouveau bâtiment le long du K4 pour les Ultimes de Jérémy Beyou.

Côté service aux navires

La réfection des bornes de distribution de fluides va se poursuivre jusqu’en 2022. Le port fera l’acquisition d’un nouveau chariot automoteur dont la capacité est à l’étude pour un budget de 500 à 700 000 euros. Il permettra l’accès à la cathédrale Ouest dont la réfection devrait intervenir en 2021. La cathédrale Est, affectée à du stockage de matériel et de contenants du port, sera opérationnelle plus tôt, après désencombrement, démolition des étages, dallage et mise aux normes de sécurité et environnementales. Une exigence sur l’ARN classée ISO 14001.

Le port également classé ICPE vient d’obtenir l’autorisation pour la déconstruction de navires. En attente de précisions sur les conditions d’exploitation, l’arrêté préfectoral devrait être publié avant la fin du premier semestre 2020. La SEM Lorient-Keroman délivrera ensuite des AOT et assurera le contrôle et la responsabilité de la conformité des travaux de déconstruction. Plusieurs navires sont déjà dans la file d’attente et trois recycleurs potentiels ont été identifiés sur Lorient.

Sur le pôle halieutique

La SEM Lorient-Keroman poursuit la modernisation des services d'information. Les travaux de la future station de traitement d’eau de mer devraient démarrer en 2020 pour une mise en service à l’été 2021 ; un préalable à la démolition de l’ancienne glacière. Le remplacement des fluides froid est en cours dans les criées. La criée 5, livrée l’an dernier et prêtée actuellement à la STEF, sera prochainement mise en service et dédiée à l’allotissement.  La criée 4 se spécialisera dans le tri des débarquements hauturiers.  Cela va permettre d’isoler la criée 2 qui sera à terme rénovée et affectée au traitement des produits saisonniers. De futurs travaux qui entreront dans le cadre du prochain programme d’investissement, après 2021.

D’ici là, les négociations sur un futur accord spécifique post Brexit devrait être connu à l’été. Le conseil d'administration de la SEM Lorient-Keroman pourrait aussi changer de visage après les élections municipales et communautaires. En attendant, le port de pêche de Lorient-Keroman poursuit sa mutation et prépare l’avenir.


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