Pour les designers, ce type de publication établie les lignes directrices des tendances de l’année à venir en matière de couleurs. Mais pour les non-initiés, cela peut être perçu comme un discours verbeux, voire prétentieux sur… la couleur bleue.
Car oui, c’est juste du bleu. Pourquoi en faire tout une histoire ? Ne voyions-nous donc pas tous la même chose ?
Oscar Wilde a beau avoir avancé que « la beauté est dans les yeux de celui qui regarde », subjective et personnelle, il convient de mesurer cette affirmation. La signification des couleurs et la manière dont elles communiquent est très impactant. Elles touchent une audience bien au-delà de la visée esthétique puisqu’elles ont aussi un volet sémantique implicite qui dépasse la simple histoire de goût.
On vous en dit plus.
La perception des couleurs : un phénomène culturel
La manière dont nous percevons les couleurs est influencée à la fois par la physique et la culture. Les couleurs se déclinent sur un spectre de longueurs d’ondes visibles allant de 380 nanomètres (nm) à environ 700 nm. L’œil humain serait plus sensible aux nuances de vert. Cette propension viendrait de l’évolution de nos ancêtres, à l’heure où la chasse et la cueillette avaient un rôle vital dans la survie de l’espèce. Les hommes ont donc naturellement évolué pour optimiser leur analyse de l’environnement (principalement composé de végétaux) afin de mieux l’interpréter et l’exploiter.
Ce rôle qu’a la culture dans la perception est prépondérant. On peut citer comme exemple concret la façon dont les mots justes précisent la pensée critique. Dans les anciens récits grecs, le bleu n’était pas toujours mentionné ; remplacé par le vert et le gris pour décrire l’océan. Un peu comme le « glaz » breton aujourd’hui. Si bien que l’on a longtemps cru que les Grecs ne pouvaient distinguer la couleur bleue.
Dans le monde occidental, le bleu fut donc délaissé et dénigré. Il fut synonyme d’étrange et de barbare avant finalement d’être plébiscité à la fin du XIXème siècle. Ce retournement est dû à l’avènement du christianisme dont la lumière divine est peinte en bleu sur les illustrations religieuses, marquant là encore, l’importance du contexte socio-culturel sur notre perception du « beau ».
C’est pour cette raison que le choix des couleurs lors de la création d’une identité ne doit pas être pris à la légère : il convient de se renseigner sur sa cible, ses valeurs, ses origines (saviez-vous que le deuil en Chine est symbolisé par la couleur blanche ?) et ses habitudes. Enfin, mettez entre parenthèses vos goûts personnels, concentrez-vous plutôt sur les valeurs à faire passer en utilisant les couleurs comme un outil.
La signification des couleurs en Occident
En Occident, chaque couleur a des connotations fortes implicites qui sont plus ou moins intégrées par la société. Cependant, un petit rappel peut s’avérer nécessaire : voici une liste non-exhaustive de la signification que l’on peut attribuer aux principales couleurs.
Le bleu : autrefois synonyme de blues et de mal-être, le bleu est aujourd’hui la couleur préférée des occidentaux. Elle traduit la confiance, le calme, la sagesse et la communication.
Le rouge : couleur très connotée qui traduit à la fois le danger, la force et la séduction.
Le violet : couleur appréciée des femmes, le violet est symbole de spiritualité, d’ésotérisme et de mystère. Il peut aussi signifier la nostalgie.
Le jaune : synonyme de soleil et de joie, le jaune apporte une tonique bienvenue et optimiste ; encore faut-il correctement l’utiliser car c’est une couleur peu contrastée, ce peut parfois lui porter préjudice.
Le orange : dynamisme, jeunesse et aventure, le orange trouve facilement sa place dans le domaine sportif ou associatif.
Le vert : nature, espoir et énergie positive.
Le rose : amour, romantisme naïf, tendresse.
Le marron : une couleur très difficile à utiliser, omniprésente dans le domaine de la chocolaterie. Outre l’aspect gourmand, on lui confère durabilité et stabilité.
Le gris : formel, pragmatique et moderne, le gris intervient beaucoup dans le milieu de la technologie et du bâtiment.
Le noir : luxe, simplicité, élégance, le noir a le pouvoir d’être très plastique, de sorte qu’il se fond sans peine dans n’importe quel environnement graphique.
Le blanc : Il apporte de la respiration, de la clarté et de la lisibilité. Souvent utilisé comme toile de fond, le blanc vient équilibrer une mise en page. Mais il faut savoir correctement le doser pour éviter de « tomber dans le vide ».
A noter que chacune de ces définitions reste relative à la façon dont vous associez les teintes entre elles et au spectre de leurs nuances. Un rouge vif n’aura pas la même communication qu’un bordeaux, un vert forêt sera plus neutre qu’un vert anis. Faites de la veille et testez votre audience. Dans la mesure du possible, tournez-vous vers des teintes élaborées (mélangeant les couleurs) qui sont plus sophistiquées et originales plutôt que celles « sorties du tube » (ou « du nuancier par défaut ») qui seront pauvres et traduiront l’amateurisme. Et surtout, oubliez le jaune vif, le cyan et le magenta que l’on réserve aux surligneurs de son bureau ;) .
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Quelques sites utiles pour vous aider dans vos choix :
https://coolors.co/
https://color.adobe.com/fr/create/color-wheel
https://www.pantone.com/
Sources :
https://cyberzoide.developpez.com/pourquoi/index.php3?page=oeil
https://www.lexpress.fr/culture/livre/1-le-bleu-la-couleur-qui-ne-fait-pas-de-vagues_819768.html
https://www.franceculture.fr/conferences/forum-des-images/histoire-et-symbolique-du-bleu
Pour les curieux : voila ce qu'est le "Classic Blue" de Pantone