Opérateurs de sauvetage, les officiers et officiers mariniers du CROSS Corsen, Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, ont pour obligation de maîtriser les communications maritimes du SMDSM, Système mondial de détresse et de sécurité en mer ; le cours du CGO, Certificat général d’opérateur, couvre parfaitement ce besoin de formation. La DIRM NAMO, Direction interrégionale de la mer Nord Atlantique-Manche Ouest, qui veille notamment à la formation professionnelle maritime et l’ENSAM, École nationale de la sécurité et de l’administration de la mer, ont donc sollicité le Lycée professionnel maritime du Guilvinec afin de bénéficier de la mise en place du module de formation ouverte à distance (FOAD). Ce dispositif désormais opérationnel permet aux agents du CROSS de se libérer de la contrainte de présence et de poursuivre le plein exercice de leur mission depuis le CROSS tout en disposant d’une formation de qualité.
Une formation réglementaire
Le Certificat général d’opérateur est une des composantes des brevets obligatoires de la convention STCW95, «Standards of Training, Certification and Watchkeeping », amendée en 2010 dans le cadre de l’OMI, Organisation maritime internationale. Elle définit les normes internationales en matière de qualification des gens de mer afin d’améliorer la sauvegarde de la vie humaine en mer et la protection du milieu marin. Elle repose d’abord sur les qualifications essentielles donnant le CBS, Certificat de base à la sécurité. Il intègre la lutte incendie, les techniques individuelles de survie, les premiers secours, et la sécurité des personnes et responsabilités sociales .
L’OMI qui a défini les règles de sécurité des navires depuis le drame du Titanic dans le cadre de la convention SOLAS a établi des systèmes mondiaux, intégrés, destinés à faire face aux situations critiques de la navigation maritime. Les plus importants sont la Convention internationale sur la recherche et le sauvetage maritime (SAR) et le Système mondial de détresse et de sécurité en mer (SMDSM).
Les certificats, restreint, spécial et général d’opérateur (CRO, CSO et CGO), selon le type de navire et la zone de navigation fréquentée, sont les titres dont chaque officier de quart passerelle doit être titulaire.
Une formation pour tous les navigants
Le Lycée professionnel maritime du Guilvinec, propose ces formations SMDSM à tous les navigants tout au long de l'année scolaire. Les formations SMDSM sont incluses, sous forme de module, à toutes les formations pont dans le cadre de la formation continue maritime depuis 1997 par convention avec le CEFCM, Centre européen de formation continue maritime. Les stages SMDSM, se déroulent généralement sur 4 jours pour le CRO, ou 2 semaines pour le CGO (70 heures examen compris)
Le CGO, Certificat général d'opérateur du SMDSM
Ce certificat est destiné à l'opérateur radio sur tous les navires et en toutes zones. « La formation permet de valider la connaissance des caractéristiques de base du service mobile maritime, du service mobile maritime par satellite, des équipements d'une station de navire SMDSM et des procédures d'exploitation. On y apprend aussi des procédures de correspondance publique et de la tarification. A l'oral, on valide les procédures d'exploitation du SMDSM et de ses sous-systèmes, l'aptitude à communiquer en anglais en utilisant les phrases normalisées du manuel SMCP de l'OMI et en respectant les règlements de l'UIT, Union internationale des communications qui attribue dans le monde entier des fréquences radioélectriques. Des épreuves pratiques mettent le stagiaire en situation dans l'utilisation d'une station de navire du SMDSM (Toutes zones), permettent de vérifier son aptitude à configurer et à manipuler les différents équipements, ou simulateurs (émetteur-récepteur VHF, MF et HF, station Inmarsat, radiobalise de localisation des sinistres, répondeur, radar...) » explique Michel Monfort, instructeur de la formation.
La formation à distance, un atout dans la gestion du temps
La formation CGO est réglementairement obligatoire pour les officiers et chefs de quart qui travaillent en CROSS.Ces centres fonctionnent comme des navires. Les opérateurs y travaillent 24h/24, suivant un système de "quart", comme à la passerelle d’un navire. La gestion de ces quarts est opérée avec des effectifs en flux tendu. Le fait de pouvoir rester à poste au CROSS est plus confortable pour le fonctionnement du centre (rappels moins fréquents des "quarts", ce qui entraine moins de fatigue et donc plus de vigilance).
Pour Guillaume de Beauregard, APAM, Administrateur principal des affaires maritimes au CROSS Corsen, « le gain de temps est estimé à deux ou trois semaines. »
« D’autre part, ajoute l’officier, la formation à distance nous apporte de la souplesse : chaque stagiaire peut travailler en fonction de ses propres contraintes d'emploi du temps. L'apprentissage peut se faire individuellement, aux moments jugés les plus opportuns, dans la journée ou en soirée et répartis dans la semaine. C’est à la carte ! »
« De cette expérience, J’en retire un bilan personnel très positif. J’ai d’abord pu répartir mon temps d'étude dans la semaine selon mes propres contraintes. Humainement grâce à la réactivité de l’encadrement et de notre instructeur Michel Monfort, la réponse aux questions posées était quasi-immédiate. Il en était de même pour les corrections des devoirs qui étaient réalisées très rapidement. J’ai eu le sentiment d'être réellement "suivi", et non pas laissé à mon propre sort. Sur le plan technique, l’outil à distance, et le site internet pour accéder au cours fonctionnait parfaitement bien et donnait satisfaction. »
Cet outil est aussi un complément qui s’avère très utile pour les élèves en formation initiale : révisions, reprise de leçons, rattrapage en cas d’absence pour maladie par exemple… les cours sont accessibles sur cette plate-forme depuis le domicile ou tout autre lieu via Internet. Pour les élèves qui se sont déterminés sur le choix de la formation en classe de première, le retard éventuel dans les matières techniques pourra donc être rattrapé grâce aux cours disponibles en ligne. Le système est adaptés pour permettre de télécharger tous les fichiers et supports dématérialisés.
L’examen au lycée maritime
Les 6 stagiaires du CROSS CORSEN ont suivi le module CGO, qui se déroule habituellement en deux semaines dans le cadre formation continue à temps plein, sur une période de deux mois et demi, grâce à la formation ouverte à distance. À l’approche de l’examen, les stagiaires se sont retrouvés deux jours au lycée maritime afin de s’entraider, mais aussi et surtout dans l’objectif de pouvoir utiliser les différents équipements afin de se mettre à niveau pour l’épreuve pratique de l’examen. Ils disposeront d'un tout nouveau simulateur, intégrant les dernières technologies en matière de radiocommunication, installé ce début mai au lycée et complètement opérationnel. Le dispositif de formation dispose d’un forum grâce auquel les stagiaires peuvent aussi échanger entre eux. Mais chacun étant pris dans ses activités, rien de tel qu’un moment de rencontre. C'est l'inconvénient d'une formation à distance, les opérateurs du CROSS n'ont pas eu cette fois l'occasion de se confronter avec d'autres stagiaires, marins pêcheurs par exemple. Cette dernière étape avant l’examen a été l’occasion d’échanger avec deux autres stagiaires. Le skipper Yannick Roussel valide ce certificat CGO obligatoire pour naviguer au-delà de 200 miles des côtes. Marin, élève de terminale CGEM était en cours de rattrapage. Tous ont été reçu à l'examen le 15 mai.
Ce certificat est indispensable à tout navigant qui souhaite valider un brevet de capitaine 500 ou de patron de pêche. L’ouverture de la formation à distance représente une opportunité de les valider, par exemple, dans le cadre d’une VAE, validation des acquis de l’expérience.
Site internet Lycée maritime du Guilvinec