Une étape cruciale pour s’assurer de l’intégrité de ce bateau avant son départ en juin prochain pour un tour du monde de trois ans contre la pollution plastique. Et un accomplissement pour l’équipage, qui entrevoit la fin du chantier, après de lourds travaux de désamiantage de cet ancien navire océanographique allemand. « Ça a été un défi mais nous sommes contents d’avoir, avant même notre départ, participé à la dépollution et évité de mettre un bateau à la casse », détaille Simon Bernard, président de Plastic Odyssey. »
Stopper le plastique à la source
Prochaine étape : l’installation à bord de dix machines de recyclage de 500 kg chacune.Des appareils «low tech» que les membres de l’expédition ont conçus eux-mêmes afin qu’ils soient simples à répliquer partout dans le monde et avec très peu d’outils.
« Notre ambition est de lutter contre la pollution plastique à sa source. Chaque minute, il se déverse plus de 20 tonnes de plastique dans les océans. Et 90% de ces déchets proviennent de 30 pays du Sud. La faute à l’absence de structures de collecte locales, mais aussi à nos propres exportations de déchets là-bas », constate Simon Bernard.
En répliquant ces machines lors des escales, auprès d’entrepreneurs locaux, Plastic Odyssey entend créer un intérêt économique à la collecte et au recyclage des déchets plastiques. Ceux-ci seront d’abord triés puis lavés, broyés avant d’être fondus pour fabriquer de nouveaux produits, allant de la règle d’écolier en passant par l’isolant pour bâtiment jusqu’aux tuiles de toiture. Quant aux déchets non-recyclables, ceux-ci seront transformés en carburant grâce à la pyrolyse du plastique.
La fin d’un long chantier
Avant cela, il faudra finir d’aménager le bateau, avec notamment le câblage électrique, l’installation des équipements de navigation et la construction d’un espace baptisé «Build the Future» qui présentera des alternatives au plastique au grand public lors des escales.
« Nous avons fait travailler tous les corps de métier sur ce chantier, de la chaudronnerie à la peinture en passant par l’électricité et bénéficié de l’expertise de Damen sur ce chantier d’une grande complexité », explique Simon Bernard.
L’expédition a également reçu l’aide des jeunes de DK Clean Up, une association dunkerquoise de dépollution des plages qui a notamment participé à l’inventaire et à la préparation de l’aménagement du navire.
Départ en juin
Dès les premiers jours de juin et jusqu’au mois de septembre, le navire Plastic Odyssey sera présenté dans plusieurs villes de France. Au programme : Dunkerque, Rouen, Le Havre, Brest, Concarneau, Nantes, Bordeaux, Casablanca et une arrivée à Marseille début septembre pour participer au Congrès Mondial de la Nature (IUCN). L’occasion de rencontrer l’équipage et de découvrir le navire près de chez vous !