Un article de Quentin Bates, Hook and Net
« Nous avons perdu 20 chalutiers au cours des dix dernières années, mais maintenant nous voyons l’activité repartir à la hausse à mesure que des navires de pêche plus efficaces et plus économes rejoignent la flotte », se félicite le directeur de la CME, Eric Gosselin.
L'arrivée de trois nouveaux navires polyvalents senneurs / chalutiers au cours des six derniers mois et deux autres à venir, a donné un coup de fouet à la flotte boulonnaise.
Les nouveaux navires, tous construits au chantier MIM à Dieppe et achevés à Stellendam par le chantier de Padmos aussi en charge de la conception de ces nouveaux bateaux, ont été réalisés à travers Scopale. L’armement coopératif associant Scapêche, l’armement du groupe Intermarché, la coopérative Pêcheurs d’Opale et l’armement Le Garrec a acheté des navires à des propriétaires désireux de quitter le métier, conservé les droits de pêche et vendu les bateaux, le plus souvent en Irlande.
Les quotas et licences sont ensuite mis à la disposition de pêcheurs locaux qui souhaitent construire des bateaux neufs en copropriété avec Scopale qui détient une participation majoritaire garantissant que les droits de pêche de ces navires restent à Boulogne.
Le premier, le Rose de Cascia de José Leprêtre, a été livré cet été, suivi du Marmouset 3 d'Olivier Leprêtre et de La Trinité pour Stéphane Fournier.
« Le Rose de Cascia pêche presque exclusivement à la senne », explique Éric Gosselin. « Le Marmouset 3 a fait quelques chalutages, et son propriétaire Olivier Leprêtre est très satisfait de la consommation de carburant ; 5 000 litres par semaine au lieu de 10 à 12 000 litres par semaine avec son précédent navire.
Les bateaux donnent de meilleurs résultats que ce que la simulation avait prévu, mais les prévisions ont été prudentes. Le poisson n'est pas là chaque année, nous voulions donc prendre des précautions », précise-t-il, ajoutant que le souvenir des années difficiles de 2012-13, quand les poissons étaient rares et le carburant au plus haut, est encore frais dans la mémoire de tous.
« Nous sommes conscients que nous pourrions revivre cette situation un jour », déclare-t-il. Et il souligne que ces navires, plus petits et plus économes, sont une option attrayante. Et bien qu'il y ait un besoin pour une variété de petits, moyens et grands navires dans la flotte, pour les pêcheurs de Boulogne, cela semble être la taille idéale.
« Ces bateaux font de courtes sorties de pêche la plupart du temps, même s’ils vont plus au nord en été et passent 4-5 jours en mer. La plupart de l'année ce sont des sorties de deux jours. La qualité du poisson est meilleure et les acheteurs apprécient le poisson pêché à la senne », dit-il, même si les prix pour ce poisson de meilleure qualité sont à peine plus élevés que d'habitude.
« L'été n'est pas une bonne période pour pêcher ici, mais avec la senne, la pêche estivale est meilleure », déclare-t-il.
« Il s'agit principalement de rouget et d'encornet, et aussi du grondin et du merlan, parmi lesquels seul le merlan est une espèce soumise à quota. Ils prennent la plupart des espèces de poissons dans la senne, même un peu de maquereau, mais c’est moins bien pour les poissons plats. L'année dernière, ils se sont aussi bien débrouillés sur les calmars, mieux que les chalutiers.
D'autres à venir - avec des limites ( suite de l'article sur le site de Hook and Net)
Suite au succès des nouveaux navires de Scopale, deux autres sont en cours, dont la livraison est prévue à la fin de cette année et au début de 2019, et une option est envisagée avec Padmos pour la construction d’un 17 mètres conçu sur le même modèle, mais destiné uniquement à la coquille et au chalutage.