Communiqué du LPM du Guilvinec - 15 octobre 2019
Le Lycée Professionnel Maritime du Guilvinec est au cœur de la filière pêche. Il forme les marins de demain. Dispensé depuis deux ans au LPMGV, le BTS Pêche et Gestion de l’Environnement Marin (PGEM) vient compléter la formation de ces futurs marins. Notre classe de BTS PGEM 2ème année poursuit l’étude de la pollution maritime sur la plage de la Grève Blanche au Guilvinec commencée l’année dernière par la promotion précédente. Ce travail est coordonné par le CEDRE (Centre de documentation, de recherche, et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) dans le cadre de la convention OSPAR (OSLO-PARIS) qui définit les modalités de coopération internationale pour la protection du milieu marin de l’Atlantique nord-est. La première observation a mis en lumière la présence d’un grand nombre et d’une forte proportion de morceaux de chalut de petite taille issus du ramendage (réparation du filet). Nous avons mené une réflexion sur l’origine de ce type de déchets et sur les moyens à mettre en œuvre pour limiter leur présence sur le littoral. Après des échanges avec les professionnels et avec les enseignants, nous avons travaillé sur le ramendage, à l’origine du rejet de ces déchets dans l’environnement.
Notre objectif est de promouvoir deux nouvelles pratiques à bord ou à quai :
- l’utilisation d’une poche à la ceinture du pêcheur de demain qui limitera la chute de ce déchet sur le pont ou le quai pendant le ramendage. La poche restera constamment ouverte. Dans un souci de commodité et de sécurité, la poche pourra se détacher facilement de la ceinture. Nous souhaitons pour cela utilisé des matériaux biosourcés ou issu du recyclage des chaluts.
- La mise en place de grilles filtrantes amovibles dans les évacuations du pont pour mieux récupérer les bouts qui ne seront pas tombés dans la poche.
Les travaux de recherche et de développement sont menés actuellement par Mme Maëlisse Audugé, étudiante de deuxième année du BTS PGEM dans le cadre de son stage et de son projet technique. Elle est supervisée par deux enseignants du LPMGV avec la collaboration du CEDRE et aura tout au long de l’année le soutien de la classe de première année du BTS PGEM. La première étape de la mise en œuvre a été de concevoir un prototype de la poche et d’une grille. Les enseignants de la spécialité pêche ont utilisé les cours de ramendage dispensés pour tester et critiquer les prototypes de la poche. Le prototype s’est révélé extrêmement efficace, ne fait pas perdre de temps aux marins l’utilisant et permet de récupérer l’intégralité des bouts. Le réseau de professionnels de l’établissement permettra de perfectionner les dispositifs sur le terrain. Une fois en possession de la poche, de la grille et de l’assimilation des gestes en adéquation, les pêcheurs de demain seront formés à l’utilisation des dispositifs dès la classe de CAP.
Le sacabout pourrait sous réserve de pouvoir en faire fabriqué une centaine être offert aux nouveaux élèves entrant en formation pêche dans le réseau des LPM bretons !
La seconde étape s’orientera sur la promotion de l’utilisation de la poche et de la grille dans la filière pêche. Il sera, pour cela, nécessaire de réaliser au moins deux vidéos promotionnelles qui serviront de support lors d’entrevues, de conférences, de rencontres ou de la diffusion de l’information autour de ces nouvelles pratiques. Les liens très forts du LPM avec l’ensemble de la filière permettront de promouvoir ces nouvelles pratiques dans le quartier maritime du Guilvinec avant de s’insérer sur le territoire breton avec l’aide du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne et finir, nous l’espérons, à plus grande échelle, en France et même en Europe.
Note de la rédaction : Originaire de Nouvelle Calédonie où elle vivait en famille à bord d'une goëlette, Maëlisse Audugé, 21 ans, est venue en métropole pour devenir capitaine. Elle a rejoint le Lycée professionnel maritime du Guilvinec en 2018, après une escale à Sète pour y passer un diplôme de BTS Pêche et Gestion de l'Environnement Marin. Elle a été rejointe par sa soeur pour cette année solaire. Leur rêve ? Organiser des expéditions en voilier en invitant des scientifiques, accueillir des jeunes en quête de projet pour leur mettre de belles images dans la tête, faire de la dépollution en mer, s'impliquer pour préserver l'environnement et agir pour le climat, encourager les femmes à embarquer...
