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Reconnaître la richesse des savoirs des pêcheurs

Instaurée en 1997 à l’occasion de la première rencontre internationale de pêcheurs artisans à Delhi, le 21 novembre 1997, la journée mondiale des pêcheurs est célébrée officiellement dans plusieurs pays.

Son intérêt majeur est de permettre de placer les pêcheurs au cœur du problème de la protection des océans, alors que se multiplient les journées consacrées aux océans, sans que soit intégrée la dimension humaine. Aujourd’hui si des avancées ont lieu dans certains pays pour intégrer réellement les pêcheurs, ce n’est pas du tout le cas dans les organisations internationales, à l’exception de la FAO.

Pour célébrer la 21ème édition, le collectif Pêche & Développement a organisé un colloque avec l’UBS et la participation des étudiants dont le thème était la reconnaissance des savoirs des pêcheurs. On constate une tendance à la marginalisation des pêcheurs, comme l’a souligné une déclaration adressée au Commissaire européen en charge des océans : « La pêche... est absente de la stratégie de la Commission européenne visant à assurer la croissance de l’économie bleue ».

Le colloque a permis un riche échange entre les pêcheurs et les étudiants, avec des questionnements sur les savoirs et les pratiques de deux pêcheurs retraités. Les pêcheurs ont montré la richesse de leurs savoirs, leurs réflexions sur leurs propres dérives dans un cadre sans régulation jusque dans les années 1980. Ils ont insisté sur l’importance des rencontres avec des « tuteurs » qui les ont inspirés, c’est sur cette base qu’on peut aujourd’hui motiver des jeunes à devenir pêcheurs. Le débat a été vif sur le rôle de l’école.

Des films ont été projetés, montrant la capacité des pêcheurs à innover pour protéger la biodiversité, gérer et restaurer des stocks comme la coquille St Jacques. Enfin une table-ronde a réuni scientifiques et représentants des pêcheurs, où les scientifiques ont reconnu la nécessité de s’appuyer sur les connaissances des pêcheurs pour gérer la pêche. Mais, selon un chercheur : « Dans le domaine de l’environnement en particulier, les experts technocrates sont devenus de facto les conseillers des gouvernements occidentaux sur les questions d’intérêt public ». Cette élite des savoirs s’impose au niveau international, alors que sur le terrain, scientifiques et pêcheurs établissent des rapports de confiance.


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