Innover pour améliorer l'analyse des données
Développée par son partenaire espagnol marine instruments, la bouée satellitaire M3i+ dispose d'un écho-sondeur à double fréquence de 50 et 200 kHz. Pour plus de précision, les signaux sont émis à intervalle d'1 sonde par minute, simultanément sur les 2 fréquences. Autre innovation brevetée, la bouée M3I+ réalise des sondes exclusivement en position verticale, limitant ainsi les erreurs de mesures dues aux effets de mer. Autre nouveauté, M3i+ est programmée pour effectuer des sondes à l'aube, à l'heure où le poisson s'agrège, attiré par les premières lueurs du jour. Le nouveau logiciel MSB+ affiche les meilleures données réalisées avec une résolution optimale. De plus, il donne des informations océanographiques issues de la NOAA, l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique. Thermocline, courants de cisaillement et taux de chlorophylle sont indiqués au point de position de la bouée.Ces informations contribuent à affiner l'interprétation des relevés des sondes.
Discerner les espèces pour mieux gérer la ressource
Gildas Bodilis, ingénieur halieute et président d'Isi-fish nous explique : « Cette bouée de nouvelle génération présente le double avantage de réaliser un échantillonnage plus fréquent et plus efficient et surtout de discerner les espèces dont les marques acoustiques diffèrent en fonction de certains caractères physiologiques. Quand les espèces avec vessie natatoire - patudo, albacore - ont une signature acoustique à basses fréquences autour de 50 kHz, les espèces sans vessie - listao - sont mieux détectées dans les hautes fréquences, autour de 200 kHz. M3i+ a été spécialement développée à partir de ces critères résultant d'études menées par le laboratoire de technologies halieutiques espagnol AZTI.
C'est la première bouée sur le marché mondial qui intègre ces deux fréquences. Le capitaine du navire dispose ainsi de plus d'informations lui permettant de mieux appréhender le volume et la nature des espèces et de mieux gérer ses captures. » La CFTO est le premier armement français à se doter d'un tel équipement. 50 bouées M3i+ équipent le navire Pendruc.
« Le bienfait de cette avancée sera partagé avec les scientifiques, ajoute Gildas Bodilis. Orthongel, Organisation française des producteurs de thon tropical congelé et surgelé, coopère avec l'IRD, l'Institut français de recherche pour le développement, dans le cadre de programmes de recherche scientifique sur les thonidés, dans le but de mieux connaître et de mieuxgérer la ressource. C'est un enjeu majeur pour la pérennisation de nos pêcheries thonières et c'est en joignant nos efforts, industriels, scientifiques, administrations et pêcheurs, que nous y parviendrons. »